Comment chasser la sinistrose après une année qui a vu la pandémie du Covid-19 reprendre de plus belle ? Des solutions existent. Certaines, en apparence loufoques, pourraient cependant vous garantir une bonne et heureuse année 2022.
Comme beaucoup parmi vous, j’en ai assez du Covid-19, d’Éric Zemmour, des histoires de machos et de violeurs invétérés. Santé, politique, sexe, tout est « virussé ». Je n’ai plus confiance dans les élus ni dans les experts de la santé, encore moins dans les protecteurs de la nature qui courent le lièvre. J’ai besoin de changer d’air et de monde, de sortir d’un présent devenu macabre et glauque. Alors, j’imagine des solutions et je vous en livre ici quelques-unes, en guise de cadeau de nouvel an.
S’exiler dans un coin reculé de la planète…
Première astuce, d’abord s’exiler dans un coin reculé de la planète, parmi des tribus qui ne connaissent pas le vacarme des moteurs, pas plus que les piqûres des vaccins. Qui mangent à même la sol mais se portent comme un charme. Qui confondent les traînées de fumée des avions dans le ciel avec des messages divins ou croient qu’on voyage encore à dos d’âne.
DANS LE MONDE DIT « MODERNE », ÇA VOYAGE, ÇA FURÈTE SUR LA LUNE, ÇA ROULE DES MÉCANIQUES AVEC DES ROBOTS PARLANTS, MAIS ÇA PÉRIT D’UN TOUT PETIT VIRUS
Si, si, détrompez-vous, des gens comme ça, il en existe encore. En sillonnant les bourgs reculés de ma Tunisie natale, je tombe souvent sur de vieux paysans qui croient que les Français ne sont toujours pas partis et que Bourguiba n’est pas mort. Et, ma foi, ils n’en paraissent pas inquiets. Dans leur monde où la vitesse et le changement sont assimilés au mal absolu, le temps reste figé. Et ils ont raison. Dans notre monde à nous, le monde dit moderne, ça voyage, ça furète sur la Lune, ça roule des mécaniques avec des robots parlants et agissants, mais ça périt d’un tout petit virus. Ça joue les civilisés, mais ça fond toujours comme bête sauvage sur la femelle. Ça parle d’humanité et ça détourne les yeux devant d’autres humains frappés par le malheur et la misère.
Lire les infos insolites
Deuxième échappatoire, parcourir les infos insolites. Tout ce qui rompt avec la normalité. Par exemple, la chatte intelligente qui va aux toilettes comme vous et moi. Le type qui a mangé sa femme. Les requins qui ont bénéficié d’un sapin de Noël. L’Indien qui regarde le soleil pendant une heure sans cligner des yeux. La momie âgée de 800 ans récemment découverte au Pérou – voilà du passé qui a de la classe – et qui prouve au moins que nos ancêtres ont existé un jour, contrairement à notre futur prometteur d’apocalypses, qui risque d’engloutir jusqu’au dernier de nos os.
Dévorer les bêtisiers
Autre suggestion : profiter de cette période de bêtisiers qui fleurissent sur tous les écrans pour se marrer malgré tout, en savourant le comique des gestes ratés et des fous rires, des cascadeurs impénitents qui frôlent le drame, des lapins qui dansent sur des musiques de Mozart, des mariées qui se prennent les pieds dans leur voile – toute cette chronique renseignant sur le côté imprévu, mais léger, de la vie, ce péril qu’on jugule, à frôler la catastrophe et à s’en sortir, toujours, debout sur ses pieds et non allongé dans un cercueil à cause d’un Omicron.
Fréquenter les fous
Enfin, se mettre à fréquenter les fous. Ils sont de vrais sages en ce temps de vraie folie qui est le nôtre. Les fous rient et pleurent sans que cela ait à voir avec l’humeur du voisin ou les nouvelles du JT. Ils évoluent dans un univers parallèle où vous pouvez faire un tour, c’est gratuit, émouvant, édifiant. Par exemple, ce fou de mon village persuadé qu’il est le fils de De Gaulle, et je le crois plus que Zemmour. Lui, au moins, il ne dit pas ça pour gagner des voix. Ou cet autre qui se prend pour Dieu en personne, persuadé qu’il sauvera le monde, en toute sincérité, et c’est une promesse qui ne vaut pas moins que celle des infectiologues et politiques paradant actuellement sur les plateaux.
Libertés perdues
Sinon quoi ? Regarder un film ou lire une histoire. Mais ce genre d’exercice risque de nous rappeler sans cesse, et en contrepoint, les libertés que nous avons perdues, si simples et pourtant si essentielles. Comme le fait de distinguer un visage en entier, de murmurer à l’oreille d’un ami ou d’embrasser son enfant. Sinon ? Rien. Dormir peut-être, et se réveiller dans cinq ou dix ans.
Bonne année tout de même !
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